UN NOUVEAU CENTRE D'APPRENTISSAGE POUR ENFANTS DE 5 À 11 ANS
Projet école
À long terme, nous envisageons une école. En voici ci-dessous déjà les principes, car ceux-ci nous guideront tout le long.
Le principe premier, c'est une éducation fondée épistémologiquement, c'est-a-dire fondée dans un acte de connaître et de perception, une compréhension dirons-nous, de la part de l’enseignant envers l’élève. Celle-ci est dynamisée et élargit selon le principe Steinérien, ce qui veut dire une connaissance qui se comprends elle-même. Donc où l'activité pensante qui éclaire le monde des sens est elle-même perçue. Cette perception directe révèle que le monde intérieur humain, n'est pas une production du cerveau, mais une réalité spirituelle, subtile, en soi. |
LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DU 21e SIÈCLE
Aujourd'hui nous nous adressons aux enfants et aux jeunes de la première génération du 21e siècle; où en sommes-nous dans les écoles, dans la vie sociale? Peur de la vie, peur de la mort, peur du changement, peur de l'autre, toutes ces peurs viennent colorer la vie affective et jouer un rôle important dans la vie sociale, dans notre capacité à rencontrer les autres, à rencontrer le monde, mettant sérieusement en danger les forces de résilience de l'être humain; de plus en plus de jeunes gens en sont particulièrement affectés. Il y a urgence à rendre à l'enseignant, l'éducateur, pleine et entière responsabilité morale dans l'accomplissement de sa tâche auprès des enfants; et cela veut dire liberté, mais liberté dans le sens où Steiner en parle, ce qui implique une grande rigueur éthique professionnelle, développement de la conscience morale et auto-éducation.
TRAVAIL EN CLASSE RÉSONNE
AVEC TOUTE L’ÉCOLE
Le travail qu'enseignant développe avec ses élèves doit pouvoir entrer en résonance avec les élèves des autres classes, avec tous les collègues, ce qui veut dire une organisation autonome de l'école, portée, gérée par des professeurs libres et autonomes eux-mêmes, avec des exigences qui peuvent parfois, ou souvent, entrer en contradiction avec d'autres exigences d'ordre politico-social.
L’ÉCOLE, UNE RÉPUBLIQUE D’ENSEIGNANTS
L'école est conçue comme une entreprise de collègues, c'est-à-dire de personnes qui ont le même objectif commun : éduquer et enseigner pour le développement totale de l'être humain. Afin de réaliser cet objectif, l'organisme école devient « une véritable république d'enseignants ». Par conséquent, pour organiser l'école selon des principes républicains il n'est plus question de vouloir mettre en place une gouvernance reposant sur une structure hiérarchique des fonctions, mais d'enseignants qui administreront l'école. Organiser ainsi l'école c'est mettre en place une administration qui donne à chacun liberté d'initiative et pleine responsabilité pour ce qu'il a à faire. Qu'est-ce qui fera alors la cohérence et la cohésion du groupe? La substance même qui naît d'une réalité humaine constamment observée, comprise, soignée, ensemble ou individuellement, à partir du champ d'expérience de chacun, éclairée par l'étude toujours renouvelée de la nature humaine. Cela veut dire par conséquent, que c'est la formation des professeurs et son travail d'éveil des facultés d'imagination, d'inspiration, d'intuition morale qui rend possible la réalisation d'une telle vision « républicaine » de l'école.
LE COLLÈGE, UN PARTAGE POUR APPRENDRE
La responsabilité de l'école devient en effet une responsabilité partagée par tous les enseignants qui se constituent en un collège et se réunissent chaque semaine pour gérer, partager l'ensemble de la vie de l'école. Ces rencontres sont d'une part l'occasion pour les enseignants d'approfondir leurs connaissances dans et par le partage des expériences de chacun, de recevoir le support, les conseils ou la collaboration des autres collègues; d'autre part, dans ces rencontres afflue tout le flot de la vie des différents secteurs de l'école. Le collège des professeurs est ainsi le cœur vivant de l'organisme de l'école tout entier; c'est là et par là que bat la pulsation de l'âme et de l'esprit de l'école dont le flux se répand dans tous les aspects de la vie.
LE TRAVAIL AU COLLÈGE GARANTI LA QUALITÉ
Ce travail pédagogique du Collège des Professeurs est à la fois ce qui continuellement dynamise, stimule le travail de chacun avec les enfants, en même temps qu'il en garantit la qualité. Le Collège des Professeurs est pour Steiner l'organe central et vital de l'être de l'école : Un organe central qui pulse la vie qui jaillit de la pratique pédagogique et aide le professeur à maintenir sa fraîcheur et sa vitalité. [...] Ces réunions permettent aux professeurs de maintenir leur vitalité intérieure au lieu de devenir des vieillards, dans l'âme et l'esprit.
RESPECT ENTRE PROFESSEURS ET ENFANTS
Un tel engagement des professeurs à porter l'ensemble de la vie de l'école avec un sens aigu des responsabilités contribue largement au respect et à l'autorité chaleureuse que leur accordent les enfants, mais aussi les parents. Les enfants aiment, respectent les professeurs parce que ceux-ci les aiment et s'emploient à tisser cette enveloppe de chaleur au sein de l'école pour que chacun y ressentent la joie de grandir et de s'épanouir ensemble. TOUS LES PROFESSEURS CONNAISSENT ET DÉVELOPPENT UN LIEN AVEC TOUS LES ENFANTS DE L’ÉCOLE ET RÉCIPROQUEMENT.
LE CHAOS ENGENDRE LE NOUVEAU
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UN LIEU DE RECHERCHE
UN LIEU DE RECHERCHE La réunion des professeurs, dit Steiner, doit avoir la qualité d'une école supérieure, d'un séminaire de recherche pour les professeurs; elle doit leur permettre de faire sans cesse des découvertes et des recherches concernant la connaissance de l'être humain. C'est ce qui fait circuler le sang de l'école, dit-il, et quand le sang circule il y a quelque chose de frais, de vivant qui vient vous rafraîchir; tout ce qui est psycho-spirituel en nous est rajeuni.
Être engagé dans un travail de développement intérieur
Une communauté d'individus
Une communauté d'avenir ce n'est pas un ensemble de petits groupes mais une grande communauté d'individus qui perçoivent ensemble ce qui est à décider, à réaliser pour que s'incarne ce qui vient du futur. Cela n'est pas facile à atteindre. Il y a des conditions fondamentales à remplir pour rendre cela davantage possible.
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LE DÉVELOPPEMENT INTÉRIEUR
A) L’AUTO-ÉDUCATION
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La première de ces conditions c'est l'auto-éducation; on y revient encore bien sûr. Pour Steiner, si un professeur ne s'est pas engagé dans un travail de développement intérieur, il n'est pas légitime qu'il soit là. Steiner assume que chaque professeur s'efforcera de développer cette conscience méditative et un an après, il revient vers eux avec quatre conférences sur La connaissance de la nature humaine élaborée méditativement. Il opère alors le passage de l'étude de la nature humaine à la connaissance méditative de cette nature humaine puis à l'action pédagogique hors cette connaissance méditative de la nature humaine, traçant ainsi les étapes de travail de l'auto-éducation du professeur : 1) l'étude; 2) l'élaboration méditative de la connaissance; 3) la mise en œuvre de la connaissance dans la pratique.
B) LA CONSCIENCE DU SEUIL
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La deuxième condition c'est le développement de ce que Steiner appelle la conscience du seuil, une attention particulièrement vive accordée aux points tournants de la conscience, dans le dépassement de soi, le dépassement de la polarité sympathie, antipathie, attraction, répulsion. Quand je franchis le seuil de la salle de classe, le seuil de la salle du Collège des Professeurs, je ne peux plus être seulement l'homme de la rue que je suis aussi; une attitude d'élévation intérieure doit s'installer peu à peu, parce que je m'établis dans le calme, le silence intérieur et l'attitude de bienveillance, qualités de l'âme nécessaires au développement de la conscience.
C) FIDÉLITÉ À LA VISION ANTHROPOSOPHIQUE
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La troisième des conditions nécessaires au bon développement du travail du Collège des Professeurs, après l'auto-éducation et la conscience du seuil, c'est sans nul doute le serment de fidélité qu'on se fait à soi-même, eu égard ce que Steiner a déposé sur l'autel de l'humanité comme « un acte de culture », pour les temps présents et à venir. Rester fidèle à cette vision de l'être humain, de son développement, de son éducation c'est transformer peu à peu sa vie, ses comportements privés à la lumière d'un idéal. Cela veut dire aussi qu'il faut être prêt à renoncer à bien des choses pour cet idéal; mais cette force de renoncement devient force pour le Collège des Professeurs lui-même. Quelque chose d'irréversible se produit naturellement mais qui vient changer la vie car celle-ci ne se déroule plus suivant le fil de la quotidienneté, de l'enchaînement des désirs et des impulsions personnelles. Cependant il faut aussi apprendre à avoir une hygiène de vie qui puisse créer un équilibre entre l'école et la maison.
D) LA CONSCIENCE ORDINAIRE EST LA CONSCIENCE SUPÉRIEURE
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Dans son livre Comment acquérir des connaissances des mondes supérieurs, Steiner indique sept conditions nécessaires à remplir par celui qui entreprend un chemin de développement de la conscience, chacune de ces conditions correspondant à l'un des constituants de la réalité humaine. 1) « il faut veiller à entretenir sa bonne santé corporelle et spirituelle » 528. 2) « [...] se ressentir comme un chaînon de l'ensemble de la vie » 529. 3) « [...] être capable de s'élever à la conviction que ses pensées et ses sentiments ont pour l'univers autant d'importance que ses actions »530. 4) « [...] acquérir la conviction que l'authentique essence de l'homme ne se situe pas au-dehors mais au-dedans » 531. 5) « la persévérance dans l'accomplissement d'une décision une fois prise ». 6) « le développement du sentiment de reconnaissance envers tout ce qui arrive à l'homme » 532. 7) « toutes les conditions évoquées, dit Steiner, doivent se réunir en une septième : concevoir sans relâche la vie dans le sens exigé par ces conditions » 533
Relation à la société
L’école Waldorf, un nouveau paradigme social
Or si l'école et la façon dont elle est administrée devait offrir les conditions optimales pour nourrir de façon juste la relation enfant-professeur, elle devait aussi, pour Steiner, jouer le rôle d'un précurseur qui prépare le changement de paradigme social nécessaire à l'avenir pour s'accorder avec le développement de l'âme de conscience et sa transition vers les réalités de l'esprit. Dans ce qui porte Steiner et la fondation de cette nouvelle école vit fortement la nécessité de faire évoluer l'organisme social tel qu'il existe dans les sociétés occidentales modernes car sans changement, l'humanité sera une fois encore conduite au bord de l'abîme.
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Le relation école société
Un ordre social construit sur la DUALITÉ POLITICO-ÉCONOMIQUE ne peut que conduire à la tyrannie, tyrannie politique comme dans le cas de la révolution Bolchevique et bien vite ce sera le tour de l'État nazi -, ou bien tyrannie économique et là c'est plutôt vers l'Amérique et sa nouvelle politique du New Deal qu'il faut regarder. Dans les deux cas, la sphère de la culture, de la vie de l'esprit est avalée et mise en esclavage au service de l'une ou l'autre de ces tyrannies. Pour maintenir la possibilité de la liberté, il faut faire place entière à la sphère de la culture, au côté du politique et de l'économique, chacune de ces sphères de la vie sociale devant absolument respecter les lois propres à chacune.
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La tripartition
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